Enfin
chez vous !

RENCONTRE AVEC SAMUEL ACCOCEBERRY


Entier, c’est le premier mot qui vient à l’esprit pour définir les créations graphiques de Samuel Accoceberry. Maniant finement l’art du détail, il ajoute sa personnalité à ses pièces sans en détériorer l’essence. Il nous ouvre son atelier parisien pour nous parler de sa philosophie...

 

DESIGNER A-T-ELLE COMMENCÉ ?

Les matières artistiques et techniques m’ont toujours attiré. Mais, je me suis toujours refusé à choisir entre l’une ou l’autre préférant voir ces deux approches comme complémentaires. De ce fait, j’ai étudié à la fois à l’École Nationale Supérieure d’Art de Nancy et au sein de l’école de design industriel Raymond Loewy. À la fin de mes études, j’ai rejoint le département design d’Alcatel, la continuité logique de mon travail entre l’objet et la solution dématérialisée. Pour éviter de me trouver enfermé dans une spécialité, j’ai pris la décision de partir en Italie pour apprendre le design mobilier. À mon retour en France, j’ai collaboré avec différents studios afin d’appréhender des projets variés et de multiplier les approches. À mon sens le design c’est avant tout la diversité.

 

COMMENT ABORDEZ-VOUS LE PROCESSUS CRÉATIF ?

Je conçois chaque projet comme une rencontre. Tout part de la compréhension de mon interlocuteur ; je cherche à saisir son histoire, son expertise, son savoir-faire. À partir de ce socle de connaissances, je peux apporter ma singularité sans cannibaliser. J’essaie d’amener une innovation tout en conservant un lien, mais aussi de pousser le concept le plus loin possible. Je fais en sorte que mon design soit au service, que ma patte s’exprime dans les matériaux ou dans les détails de mes réalisations.

 

PALETA, XISTERA, OSSAU, UNE GRANDE PARTIE DE VOS MEUBLES SONT INFLUENCÉS PAR LA CULTURE BASQUE, QU’EST-CE QUI VOUS INSPIRE DANS CET UNIVERS ?

Le style basque est composé de lignes simples, rustiques et robustes, il possède un caractère issu de son fort ancrage local. Ce sont des fondements similaires à ceux du design scandinave. Je travaille avec les entreprises artisanales telles que Bosc et Alki qui sont entre les Landes et le Pays-Basque et qui se revendiquent à la fois d’un savoir faire et d’une expression locale, mais qui se destinent à l’international. Et c’est qui en fait justement leur succès.

 

QUELLE EST, SELON VOUS, LA CRÉATION LE PLUS EMBLÉMATIQUE DE VOTRE TRAVAIL ?

Je suis souvent ramené aux meubles en bois, même si j’évite l’enfermement dans un style. Il y a notamment le fauteuil Chistera, reprenant l’imagerie d’un sport basque, qui trouve résonnance auprès du public, mais aussi le tapis pour Chevalier Édition qui souligne la notion de tressage, de fil noué, de savoir-faire du travail à la main. Il y a aussi l’étagère Infinity, dont le concept intitial était de créer un “meuble mou”.

 

AUJOURD’HUI AUX CÔTÉS DE QUELS DESIGNERS AIMERIEZ-VOUS TRAVAILLER ?

Instinctivement je dirais Konstantin Grcic. Il a une approche à la fois très technique du design, mais aussi artistique. J’apprécie aussi les solutions géniales de Sebastian Bergne dans une simplicité essentielle. De même, Jasper Morrison.

 

QUELS SONT VOS GRANDS PROJETS À VENIR ?

Dernièrement, j’ai collaboré à la conception de la marque Mo.Wo., une gamme de mobilier intérieur/extérieur réalisée à partir de poutres en chêne massif destinées initialement à la construction. Le banc Beam issu de cette collection, vient tout juste d’être primé d’un German Design Award dans lacatégorie Excellent Design Product. Enparallèle, je travaille avec un architecte sur l’aménagement d’un complexe en Corse, sur de la création de mobilier pour un éditeur italien ou encore de la vaisselle pour une compagnie aérienne… Cette multiplication des projets, des domaines d’expression et des solutions créatives me ravit !