Enfin
chez vous !

Rencontre avec Constance Guisset


Iconique, poétique et singulier sont les trois adjectifs qui décrivent le mieux le travail de Constance Guisset. Designer hors pair, elle multiplie les collaborations, sans jamais oublier de mettre son travail au service de l’art.

 

VOUS AVEZ UN PARCOURS ATYPIQUE : L’ESSEC, SCIENCE PO PARIS PUIS UNE ANNÉE AU PARLEMENT DE TOKYO AVANT DE VOUS TOURNER VERS LA CRÉATION… POURQUOI CE CHOIX ?

Depuis toute petite, j’ai toujours rêvé d’exercer un métier à la fois intellectuel et manuel. Sculpteur, chirurgien... Ma curiosité m’a poussée à entreprendre différentes études et à voyager, ce qui a été enrichissant et formateur. Une fois diplômée de Sciences Po, j’ai rejoint la galerie Nelson en tant qu’administratrice. Il a alors fallu se rendre à l’évidence : c’était au coeur de la création que je souhaitais me trouver. C’est à ce moment-là que j’ai rejoint l’ENSCI*. En parallèle, je travaillais comme administratrice chez Ronan et Erwan Bouroullec.

 

VOUS ÊTES MAINTENANT À LA TÊTE DE VOTRE STUDIO ÉPONYME. COMMENT EST-IL NÉ ?

Une fois diplômée de l’ENSCI, j’ai développé mes projets personnels tout en continuant mon travail d’administratrice. En 2009, j’ai décidé de fonder mon propre studio et quelques mois plus tard Petite Friture éditait la lampe Vertigo.

 

AVEZ-VOUS UNE MATIÈRE OU UNE COULEUR FÉTICHE ?

Une couleur fétiche, absolument : le jaune, la couleur de la vie pour Kandinsky mais aussi celle de la lumière. En revanche, je n’ai pas de matériau favori. A mon sens, la bonne matière est celle qui s’adapte le mieux au projet. Cela dépend donc !

 

QUELLE EST LA CRÉATION EMBLÉMATIQUE DE VOTRE TRAVAIL ?

Vertigo est la création que le public s’est le plus appropriée. De ce point de vue, elle est emblématique. Mais d’autres objets incarnent des thèmes essentiels pour moi comme la lampe Cape et sa recherche de lignes entre abstraction et figuration ou encore le miroir Francis et son évocation de l’impermanence.

 

VOUS RÉALISEZ ÉGALEMENT DES SCÉNOGRAPHIES POUR DE GRANDS ARTISTES COMME LE CHORÉGRAPHE ET DANSEUR ANGELIN PRELJOCAJ. LA CONTINUITÉ LOGIQUE DE VOTRE TRAVAIL DE DESIGNER ?

Il y a une continuité, mais aussi des allers-retours. La scénographie nourrit le design. Par exemple, pour le Funambule d’Angeli Preljocaj, j’ai imaginé une scénographie toute en papier. Par la suite cela a inspiré une lampe, qui porte justement le nom d’Angelin.

 

QUELS SONT VOS GRANDS PROJETS À VENIR ?

De nombreux objets et des expositions. Mon travail est présenté au musée Fabre de Montpellier du 13 mai au 17 septembre, dans une exposition-spectacle intitulée Les Formes savantes. Il s’agit d’un format inédit où chaque salle devient une scène de théâtre, avec mes créations et les objets du musée pour personnages. Adrien Goetz et Frédéric Dassas ont écrit une véritable pièce de théâtre. Les objets dialoguent, échangent sur leurs usages, styles, méthodes de fabrication... Mon autre grand projet est une exposition dédiée à mon travail qui aura lieu au musée des Arts décoratifs de Paris en octobre 2017. Ce sera l’occasion de nombreuses surprises.

 

*ENSCI : École Nationale Supérieure de Création Industrielle