Enfin
chez vous !

INTERVIEW - VILLAS CONCEPT


Le Kabanon 2.0 by Jacques Patingre ⁄ ARCHITECTE DPLG

Aujourd’hui nous nous rendons à Marseille pour vous faire découvrir Le Kabanon 2.0, l’un des derniers projets réalisés par Jacques Patingre, architecte DPLG et directeur associé de Villas Concept. Véritable symbole de la Provence, le cabanon marseillais est le lieu où s’opère la rupture avec le temps de la vie active, il est loin du monde, il dégage un art de vivre fait de simplicité, de bonne humeur et d’amour de la nature. Si aujourd’hui, beaucoup de ces cabanons ont disparu, le mythe demeure et avec lui cet art de vivre si sympathique, particulier au terroir marseillais.

 

Quelle était l’idée de ce projet ?

Le cabanon, un art de vivre... Le cabanon était avant tout une cabane de pêcheurs au bord de l’eau. Faite avec quatre planches, un toit en tôle pour les plus simples, sans eau ni électricité. Puis au fil du temps, il s’est amélioré devenant un lieu de repos dominical pour s’aérer loin du tohu-bohu de la ville. Les cabanons vont aussi gagner les collines comme l’illustrent les récits de Marcel Pagnol. Dans les collines, le cabanon n’est plus construit à partir d’une cabane de pêcheur mais d’un poste de chasse ou d’un abri de jardin. À l’époque les cabanons sont fait de morceaux rapportés, ils s’agrandissent au fil du temps… Et c’est à Luminy à flanc de colline, sur une étroite bande de terrain surplombant la ville de Marseille, avec une vue imprenable sur le Parc National des Calanques, que Villas Concept a oeuvré pour la réalisation du « Kabanon ». « C’était un besoin de renouveau afin de retrouver “notre terre natale“ et le besoin de transmettre et perpétuer ce patrimoine familial » explique Madame P. Propriétaires d’un mas provençal avec une grande piscine sur 3000 m2 de terrain à Salon-de-Provence, Monsieur et Madame P. ont souhaité retrouver leurs racines à Marseille. Avec ses 130 m2 habitables cet authentique « petit » cabanon marseillais datant de 1965 s’est agrandit en conservant toute son authenticité : avec le four à pizza et la cabanette du jardin, qu’il nous fallait préservé. L’idée était de construire quelque chose de nouveau sur ce terrain familial existant toute en conservant l’origine authentique du lieu.

 

Que vous a inspiré l’histoire de ce cabanon marseillais ?

“J’ai un château sur la Côte d’Azur, c’est pour ma femme, c’est extravagant de confort, de gentillesse” disait Le Corbusier à G. Charansol en 1962 Le Corbusier aimait la mer Méditerranée, sa lumière, ses paysages et ses architectures rurales. Ce « Cabanon » de bord de mer témoigne de cet ancrage. Le style faisait référence à la cabane de rondins vernaculaire canadien, et au cabanon des pêcheurs du Sud de la France. Même si Le Cabanon de Le Corbusier est à la fois oeuvre d’art total et archétype de la cellule minimum, fondée sur une approche ergonomique et fonctionnaliste absolue, ce bâtiment figure aujourd’hui dans la série inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, 2016. C’est cette vision progressiste toujours d’actualité de Le Corbusier, qui m’a beaucoup inspiré pour la réalisation du « Kabanon 2.0 » de Villas Concept.

 

Quelle est la particularité de cette villa ?

Un véritable défi architectural et technique… La priorité était de s’adapter au terrain familial existant tout en conservant l’authenticité du lieu et son histoire. Nous avons pensé une architecture contemporaine sur-mesure pour une villa conçue comme un lieu de vacances, pour que les propriétaires s’y sentent bien tout au long de l’année et au fil des saisons. Une belle terrasse à la vue imprenable sur le parc national des calanques, et des espaces à vivre confortables avec de larges baies vitrées qui offrent un intérieur lumineux et laissent le regard se promener entre dehors et dedans. Comme dans la cuisine où l’on a installé cette paroi vitrée façon atelier d’artiste. Tout est pensé pour assurer confort de vie et convivialité. Le toit en zinc courbé rappelle l’une de ces barques de pécheurs traditionnelles retournée que l’on aurait couché là pour venir abriter les propriétaires des lieux…

 

Quelles ont été les difficultés rencontrées ?

Jusqu’au début du XXe siècle, les sentiers et surtout la mer étaient les seules voies d’accès à ces coins retirés. Aujourd’hui encore, pour accéder à notre « Kabanon » l’accès est resté compliqué. En plus de cette problématique d’accès, lors des travaux notre réflexion architecturale et technique s’est portée sur le bâti existant, la configuration du terrain exigu et en restanque, et la proximité avec le voisinage. Mais les difficultés principales de cette réalisation ont été les complications administratives. Après avoir fait le certificat d’urbanisme, nous nous sommes rendu compte que le haut du boulevard était en urbanisme  maîtrisé ce qui a rendu la tâche plus complexe et plus longue. Sans le cabanon d’origine rien n’aurait pu être réalisé.

 

Quel était le souhait des propriétaires ?

Le client souhaitait un « dedans / dehors » et pouvoir profiter d’une vue à 360 degrés. La mer d’un côté, la campagne de l’autre. Au même titre que la cuisine, il était primordial pour Madame P. que l’on porte une attention particulière sur la salle de bains en y installant une baignoire ancienne. Pour nous, il est essentiel de concevoir des maisons à l’image de chaque client. Chaque villa est unique. Comment les propriétaires ont-ils vécu cette aventure ? « C’est magique ! Exactement à l’image de ce que l’on aurait pu rêver. » Voir tout autour de la maison, ce jeu de lumière ; bien connu du travail de l’architecte Jacques Patingre ; et les reflets dont on peut profiter matin, midi et soir. Cette sensation de neuf et de renouveau tout en conservant le lieu et par conséquent l’atmosphère familiale.