Enfin
chez vous !

ENTRETIEN AVEC SÉBASTIEN BELLE


À la fois ultra contemporaine et intemporelle la signature architecturale de Sébastien Belle dessine les plus beaux intérieurs. Aux côtés de Jean-Yves Arrivetz, ils créent des villas d’exceptions entre Paris et Bali. Entre deux projets, il nous a accordé quelques instants pour nous parler de son travail.

 

COMMENT VOTRE AVENTURE A-T-ELLE COMMENCÉ ?

L’architecture a toujours été une évidence. Déjà tout petit, je créais des constructions à partir de briques Lego. En grandissant, loin d’être évanescente, cette passion n’a cessé de croître. J’ai également développé un attrait pour le design. L’architecture d’intérieur m’a semblé être la voie permettant de conjuguer les deux disciplines. J’ai donc fait mes premières armes au sein de l’École Supérieur d’Architecture Intérieur de Lyon. Ces cinq années ont été très axées sur la théorie. Par la suite, j’ai travaillé dans divers cabinets d’architecture dont celui de Jean Nouvel à Barcelone ou encore pour Renzo Piano dans la ville aux deux collines.

 

AU SEIN DE LA LIGNE A2-SB, VOUS UNISSEZ INTÉRIEUR ET EXTÉRIEUR EN ASSOCIATION AVEC L’ARCHITECTE JEAN-YVES ARRIVETZ. QUE VOUS APPORTE CE DOUBLE REGARD ?

Nous sommes très complémentaires tout en ayant chacun notre métier. Pour ce qui est du processus créatif, nous travaillons chacun de notre côté puis croisons nos visions. Nous possédons des techniques très distinctes, j’aime travailler mes esquisses au crayon tandis que Jean-Yves, tel un sculpteur, donne vie aux volumes avec l’aide de la 3D. Curieusement, Jean-Yves participe beaucoup à l’intérieur. Pour ma part, j’aime traiter de l’enveloppe. Ces deux approches créent une alchimie créative.

 

VOTRE STYLE EST UN SAVANT MÉLANGE DE CONTEMPORAIN ET D’INTEMPOREL. COMMENT FAIT-ON VIVRE CES DEUX IDENTITÉS ?

Je trouve que la dénomination « contemporaine » a été vidée de sa substance. Aujourd’hui, elle se confond avec le moderne qui est réellement un style. Pour ma part, il se défini par la fameuse citation de Mies Van Der Rohe « la forme suit la fonction ». Je privilégie aussi le travail sur les matières brutes comme le béton ou encore le bois. C’est aussi un moyen de s’affranchir des modes et des tendances cycliques et ne marquent qu’un temps donné. Je m’inscris dans une recherche de l’intemporel.

 

POUVEZ-VOUS NOUS PARLER DE VOS PROJETS LES PLUS EMBLÉMATIQUES ?

Il y a la villa M en Sardaigne. Aujourd’hui maison contemporaine rime avec succession de blocs blancs surmontés d’une casquette, celle-ci s’inscrit dans cette lignée sans pour autant en utiliser les codes. Composée de matériaux locaux comme la pierre mais aussi le fer, elle offre des lignes simples et graphiques. Juchée en haut d’une vallée, il était primordial qu’elle s’inscrive dans la vue environnante. Dans la même veine à Bali, nous nous sommes servis de la beauté de la nature et de ses trésors ( bois exotiques, pierre volcanique). Les fenêtres et la piscine sont des miroirs de ce paysage. À l’inverse, pour la maison G à Saint-Cyr nous avons dû créer une architecture paysagère. Située sur un terrain plat, elle se devait d’exister par elle seule.

 

QUELS CONSEILS DONNERIEZ-VOUS POUR AMÉNAGER UN INTÉRIEUR ?

Dans la plupart des foyers, la cuisine est le coeur de la vie quotidienne. Elle est un espace de convivialité où les membres de la famille aiment se retrouver et dans lequel on reçoit de plus en plus. Un autre constat est que la frontière entre extérieur et intérieur tend de plus en plus à être abolie. Si le regard doit pouvoir se projeter au loin, il ne faut pas non plus tomber dans l’excès et créer une « boîte » de verre. Le sentiment de protection fourni par les murs est essentiel pour l’homme.